Açores 2013


Les séjours se suivent et ne se ressemblent pas tout à fait

Les séjours se suivent et ne se ressemblent pas tout à fait

 

Et voilà, il faut que l’on arrive vers la fin de la boucle pour que les amis viennent nous rejoindre ! Bon d’accord, aux Açores c’est plus simple de nous « coincer » que lorsque nous étions plus itinérants, à ne pas savoir où nous serions, ni où les vents nous porteraient (ou pas) à un mois près.

Alors ça y est, Catherine et Yann ont pris leurs billets Paris/Terceira, du 20 au 29 mai 2013, talonnés par Blandine et Arnaud, du 2 au 12 juin. Une grosse semaine pour chacun, avec un programme commun, à quelques variations près, pour éviter la répétition.

 

La première journée, c’est pour découvrir et ressentir l’ambiance des Açores, en se posant à Praia da Vitoria. Si ça se passe sous un ciel clair pour Catherine et Yann, pour Blandine et Arnaud, c’est le passage d’une dépression qui vient lécher les Açores, avec de la pluie et des vagues qui nous claquent et nous plaquent contre le quai extérieur de la marina. On a presque l’impression de naviguer tant le bateau tangue. Bonne mise en condition …

 

Puis, cap sur São Jorge, avec une grosse journée de traversée : vent arrière et un peu de spi pour Catherine et Yann, petit travers pour Blandine et Arnaud, et des dauphins.

 

DSC01443.JPG

Catherine, en méditation ?...

 

DSC01677.JPG

Pico et son âne en toile de fond sur la route de São Jorge

 

DSC01682.JPG

Blandine et Arnaud dans la traversée

 

DSC05557.JPG

Les deux frangines

 

DSC05587.JPG

Et le Capitaine

 

C’est toujours le même plaisir de retrouver la marina de Velas, dans son cadre champêtre, et ses bavards hôtes du soir, les puffins cendrés, dits « cagarros ».

 

DSC01632.JPG

Sahaya à la marina de Velas, sa préférée !

 

DSC01709.JPG

Corvée de pluches d'espinafres !

 

Les trois jours suivants, nous concoctons un programme de randonnées à nos invités. Petite boucle de mise en jambe à la Faja d’Alem, sur la côte nord. Cette faja n’est accessible qu’à pied, par un chemin qui déroule des lacets serrés en descente comme en montée. Avec Blandine et Arnaud, nous aurons la chance d’être invités par Lilio, un des habitants des lieux, goûter de son vin, une tradition d’hospitalité de la communauté de la Faja d’Alem que nous n’avions pas encore eu l’occasion d’expérimenter lors de nos deux précédentes visites. Lilio nous fait aussi visiter sa maison familiale, et le moulin à eau où le village vient moudre de la farine de maïs, avec ses turbines maison !

 

DSC01476.JPG

Yann, un Breton quand même surpris par l'Atlantique !

 

DSC05692.JPG

Arrivée à la Faja d'Alem

 

DSC01712.JPG

 

DSC05712.JPG

Une turbine rustique pour le moulin à eau

 

DSC05718.JPG

Visite de la cabane et du jardin de Lilio

 

DSC01717.JPG

Et visite de la cave !

 

DSC05731.JPG

Un bon de route en "taxi" dans l'arrière d'un pick-up

 

DSC01501.JPG

Dans la montée du Pico Esperanza

 

DSC01724.JPG

Dans la montée du Pico Esperanza (bis)

 

DSC05751.JPG

Au sommet de São Jorge

 

DSC01631.JPG

Jolies lumières sur Graciosa

 

La deuxième balade part depuis le champ d’éoliennes du sommet de la Serra do Topo, et dévale 800 m jusqu’à la mer que le chemin rejoint à la Faja de Santo Cristo, puis longe jusqu’à la Faja dos Cubres. Avec Catherine et Yann, le brouillard et la pluie qui noient le sommet nous obligent à faire la balade à l’envers, mais nous ferons finalement la montée avec Philippe, qui retrouve des airs de Réunion dans ce sentier qui traverse les pâturages et s’enfonce vers l’entonnoir d’une ravine. Avec Blandine et Arnaud, nous pourrons faire le parcours prévu, et les deux gars remonteront fissa récupérer la voiture et ensuite les deux filles … au bar dos Cubres.

 

DSC01772.JPG

Des maisons abandonnées le long du chemin

 

DSC05939.JPG

 

DSC01623.JPG

Remontée vers la Serra do Topo

 

Pour la troisième balade qui longe la côte sud entre la Faja dos Vimes et la Faja de São João, Catherine et Yann seront cette fois plus chanceux avec la météo. Avec Blandine et Arnaud, c’est sous les ponchos que s’effectue la montée, et les nuages ne lâchent prise que dans l’après-midi. Au retour, nous découvrons la Faja de Ouvidor, avec une belle piscine naturelle et un petit site d’escalade. Rendez-vous est pris le lendemain pour la baignade et la grimpe, mais la pluie fait tout tomber à l’eau (sauf nous). Nous essayons de trouver un autre site d’escalade sur la côte sud, près d’Urzelina, mais ne le trouvons pas malgré d’insistantes recherches. Y’a des jours comme ça …

 

DSC01558.JPG

 

DSC01586.JPG

Au bar de São João

 

DSC01588.JPG

La côte sud de São Jorge et Pico

 

DSC01760.JPG

La vue plongeante classique sur la marina de Velas

 

DSC01787.JPG

 

DSC01791.JPG

Les piscines naturelles de la Faja de Ouvidor

 

Retour sur Terceira avec un passage à Angra do Heroismo, au bout d’une traversée tranquille pour Catherine et Yann, et archi-pénible pour Blandine et Arnaud, vent tourniquant sans cesse, mer chaotique. La danse joyeuse de nombreux dauphins autour du bateau viendra comme un salut de la mer.

 

DSC02029.JPG

 

DSC02030.JPG

Départ de Velas (photos prises par Jose, responsable de la marina)

 

DSC06130.JPG

Philippe aux incessantes manœuvres de voiles avec les caprices du vent

 

DSC01642.JPG

Arrivée sur Angra do Heroismo

 

DSC01815.JPG

Arrivée sur Angra do Heroismo (bis !)

 

Et voilà, dix jours c’est vite passé, et nos invités repartent reprendre le cours de leur vie terrestre …


19/10/2013
1 Poster un commentaire

Sortie de l’hiver et retour à l’eau à Praia da Vitoria, Terceira

Sortie de l’hiver et retour à l’eau à Praia da Vitoria, Terceira.

 

Mardi 7 mai 2013, vers 20h TU : l’avion atterrit à l’aéroport de Lajes, sur l’île de Terceira, et quelques minutes plus tard, le taxi me laisse à la marina de Praia da Vitoria. Ola les Açores ! Philippe descend de Sahaya pour m’accueillir. Il est arrivé quelques heures avant moi, le temps d’enlever les bâches, et de passer le jet pour évacuer le plus gros de la tonne de sable qui recouvrait le bateau et remplissait le cockpit. On nous avait prévenus : l’hivernage au sec d’un voilier à Praia c’est bien, sauf le sable que la plage voisine fournit sans compter. Mais comme nous étions prévenus, nous avions aussi pris quelques précautions bien utiles, comme d’emballer hermétiquement l’enrouleur de génois, le guindeau, bref, ceux qui n’aiment pas trop qu’on vienne mettre son grain de sable dans leurs rouages. Pour le reste, Sahaya semble avoir hiverné sans trop de mal, malgré le vent et la pluie. L’intérieur n’a pas souffert de l’humidité, l’option « fermeture hermétique + déshumidificateurs maison » semble être à retenir. Donc, quand j’arrive, le Sahaya est presque tout propre, le temps de poser la valise, et nous allons dîner chez les voisins, Christa et Pascal sur leur voilier Titom (http://www.titom.ch/). C’est un peu grâce à (ou à cause d’ ??) eux que nous avons laissé notre bateau hiverner à Praia à côté du leur, en renonçant, quelques heures après eux, à la traversée mouvementée (plus de 30 nœuds au près dans une mer formée) entamée vers le Portugal en octobre 2012. Ils terminent un voyage autour du monde de plus de 14 ans, et rentrent pour démarrer d’autres projets et vendre leur bateau.

 

La marina de Praia et sa plage semeuse de sable, sur la gauche

 

Un hiver "au sec" entre bateaux acier

 

Après un hiver à terre en demi-teintes (et Philippe qui a perdu son père capitaine au long cours, qui lui avait donné l’envie de voyager, en janvier, il était temps de rentrer …), nous retrouvons le quotidien des voyageurs en bateau avec plaisir. Surtout que l’ambiance à la marina de Praia da Vitoria est sympathique, et laborieuse : c’est l’époque où les continentaux comme nous reviennent pour remettre à l’eau, où les locaux carènent leurs voiliers, bateaux à moteur, et bateaux de pêche. Le travel-lift ne chôme pas, entrées, sorties, il a fort à faire avant de se retrouver paralysé jusqu’en septembre, sa marge de manœuvre étant dédiée, pendant l’été, aux chapiteaux où fêtes et festivals vont se succéder. Les parkings se vident de leurs bateaux pour se reconvertir en parkings à autos, alors il faut faire vite.

 

Nous nous attelons aussi aux travaux de remise en route, nous commençons à être rodés. La vérification du gréement, le désensablage des winchs, les voiles, l’anti-fooling, la chasse à la rouille avec l’acide phosphorique, les retouches de peintures, etc. Philippe fait sauter un rail sur le pont, qui n’avait plus d’autre fonction que d’être un nid à rouille impossible à éradiquer. Puis c’est la remise à l’eau, et le plaisir de retrouver la maison qui flotte.

 

Prêt pour la remise à l'eau

 

La marina est laborieuse, et Praia aussi a des airs de sortie d’hiver. J’aime bien cette ambiance d’avant-saison, quand les lieux appartiennent encore aux gens du cru, à ceux qui n’ont pas quitté le navire de l’île en hiver, un hiver qui a été très long, très venteux, et surtout très très pluvieux. La plage principale de Praia est encore toute bosselée, souvenir des coups de vent furieux. Mais les beaux jours s’annoncent, même s’ils ont encore du mal à s’imposer, et les Açoriens préparent leur ville à ses activités d’été : la plage est passée au peigne et aplanie, les peintres s’activent pour rafraichir les façades, des chapiteaux se montent, des kiosques se réinstallent, et les marchands de glace commencent à ne plus être hors sujet. Jour après jour, petit à petit, les rues et les trottoirs se garnissent, les bistrots sortent leurs tables en terrasse, les tenues s’allègent et raccourcissent, bref l’été arrive ! L’hiver a néanmoins la peau dure et quelques sursauts : vent, pluie, nuits et même certains jours plutôt frais. C’est la première fois qu’on dort avec une couette depuis le début du voyage !

 

L’été arrive aussi au « Mercado municipal » où je vais chercher des fraises produites aux Açores et bien goûteuses. C’est l’occasion de tester mes progrès en portugais : il m’aura suffi de demander une fois « um quilo de morangos » pour le vendeur m’appelle « la Francesa », c’est tout dire !... Pourtant, quelques petits trucs viennent qui semblent améliorer un peu la compréhension : dire « ou » pour certains « o », ne pas prononcer toutes les syllabes (pas comme à l’espagnole), surtout la dernière qui semble généralement escamotée. Ça marche parfois, pas toujours, mais globalement, moins on en dit, mieux on est compris !

 

De retour à l’eau, nous sommes voisins de ponton d’un grand bateau en aluminium dont la couleur orange et la forme particulière attirent l’œil : c’est Sila Inua, un bateau d’expéditions polaires en préparation (http://silainua.org/indroduction-fr/). C’est ainsi que nous faisons connaissance avec Pierre, son propriétaire et co-concepteur, qui le convoie depuis la France où il a été construit au chantier Meta de Tarare, jusque dans le Grand Nord, point d’attache et zone d’action. Il nous fera visiter son bateau, son « navire-igloo », qui, pour l’heure, tient plutôt de la ruche avec plusieurs équipes locales qui travaillent en parallèle : menuisiers, plombiers-chauffagistes, etc. On aura même l’honneur de participer un peu à la préparation en faisant de la couture, la machine installée sur le pont avant, face à la plage ! Il ne reste plus qu’à imaginer la sensation avec un paysage de glace alentours …

 

Sahaya et son voisin "navire-igloo"

 

Soirée chaleureuse avec les voisins polaires

 

Couture avec l'aide de Mor à l'intérieur de Sila Inua

 

Les mêmes sur le pont avant

 

Lundi 20 mai 2013 : nos amis Catherine et Yann débarquent de France et embarquent avec nous pour une grosse semaine, puis ce sera le tour de ma sœur Blandine et de son compagnon Arnaud. Au programme : un peu de Terceira, un peu de São Jorge, et un peu de navigation entre les deux.

 


28/06/2013
3 Poster un commentaire