Avancer

On avance …

 

 

On avance … L’idée est de rejoindre au moins Madère et les Canaries, tâter un peu d’Atlantique, et de prendre une décision pour la suite.

 

Après deux mouillages à Majorque, et une jolie balade jusqu’à la Trappa, un ancien monastère trappiste en cours de restauration avec une vue imprenable sur l’île de Dragonera, nous traversons vers Ibiza où Raymond, du chantier France Play Boat de Balaruc-les-Bains, en vacances là-bas sur son bateau, nous attend depuis quelques jours à San Antonio Abad. Cette visite nous fait chaud au cœur : enfin quelqu’un content de nous voir !!

 

 

Balade à La Trappa, depuis le mouillage de San Telmo, près de Dragonera

 

Le lendemain, le 2 septembre, nous faisons route ensemble et mouillons de conserve à Espalmador, près de Formentera. Raymond repart vers Sète le dimanche, et nous faisons quelques miles pour rejoindre le mouillage de Calo de s’Oli, près de La Savina. Nous allons y passer trois jours, sur corps-mort gratuit. Footing sur les chemins de bord de côte, balade à vélo (à défaut du scooter que nous devions louer, mais j’avais oublié les permis au bateau !...) jusqu’au Cabo Berberia, pointe sud-ouest de Formentera, sauvage et sèche, plantée d’un phare aux allures de bout du monde, menus bricolages : cette escale nous requinque !

 

Petits garages à bateaux près du mouillage de Calo de s'Oli

 

Ciel de feu au mouillage

 

Un coup de vent de sud-ouest viendra perturber une nuit au mouillage. Philippe double les amarres sur le corps-mort qui a l’air solide. Un bateau à l’ancre dérape. Par chance les gens se réveillent et réagissent avant d’arriver sur les rochers. Un autre zigzaguera au moteur un bon moment entre les bateaux, promenant les échos des engueulades entre barreur et homme de proue dans tout le mouillage. Bref, une nuit bien peu reposante …

 

Footing sur la côte ouest de Formentera

 

 

 En revenant du Cabo Berberia

 

Après cette escale à Formentera, on profite d’un créneau de vent pour rejoindre le continent espagnol, en visant le sud du Cabo de la Nao. C’est une belle navigation, le vent attendu est au rendez-vous, et nous filons au travers puis grand largue avec une houle qui nous pousse.

 

 

 

Une inquiétude viendra ternir cette fin de journée, quand nous voudrons démarrer le moteur avec la chute du vent : il est bien poussif ? Le soir, au mouillage de Punta de Moraya, petite vérification du niveau d’huile : et catastrophe une sorte de mayonnaise grise apparait sur la jauge ! Ah non, y’en a marre des histoires de mayonnaise !! On imagine tout de suite le pire : joint de culasse, moteur à sortir, un mois coincés en marina !! Philippe se plonge dans les docs techniques, les forums de voyageurs, appelle Johnson de Marine Diesel, et, en cogitant un peu, revoit les prévisions pessimistes à la baisse : ce serait finalement le waterlock mal placé qui a laissé, à la gite sur bâbord, rentrer de l’eau de mer par l’échappement jusque dans le moteur. Et le moteur n’aime pas ça, mais alors pas du tout ! Heureusement, il a l’air d’avoir supporté l’expérience, et nous lui offrons une bonne bolée d’huile toute neuve, mais il nous faut remédier au problème sans tarder et faire une escale technique en marina.

 

Le lendemain, petite route jusqu’au mouillage de Calpe, au pied du Monte Ifach, que l’on gravit et redescend en express, en faisant la course avec la nuit !

 

 

Du haut du Penon de Ifach

 

Le lendemain, cap au sud toujours. En chemin, nous faisons une petite pause à l’île de Tabarca, mais il y a trop de houle pour rester au mouillage la nuit, et nous poussons jusqu’à la Marina de las Dunas que nous choisissons pour son tarif bien moins cher que celui des autres ports que nous avions appelés et qui se révélera très tranquille et bien sympathique.

Nous y ferons escale trois nuits, pour changer le fameux waterlock de place, ce qui nécessitera deux bonnes journées de boulot : vider tout l’arrière du bateau pour déplacer le tuyau d’échappement, menuiserie pour faire une nouvelle place au waterlock dans un coffre, plomberie, etc. Espérons que cette fois ce soit bon … Une fois le travail terminé nous nous offrons une jolie balade dans la forêt de palmiers d’eucalyptus et d’agaves qui jouxte la marina.

 

P'tit dèj' dans le cockpit encombré

 

 

 Bon alors, qu'est-ce qu'il a ce waterlock ??

 

Le sud nous appelle toujours, et avant le Cabo de Palos, nous faisons escale dans la Mar Menor, sorte de grand étang salé d’un peu plus de 20 km de long, dont l’entrée est barrée par un pont ouvrant à heures fixes. Un petit goût de Sète et d’étang de Thau …

Nous faisons un mouillage tranquille près de l’Isla de Perdiguera, île volcanique avec quelques vestiges du temps où elle était très (trop) prisée : des restes de murs de restaurants, des tunnels, … et une végétation courte et hérissée de piquants.

 

La guitare démange même en mer

 

 

Entrée dans la Mar Menor

 

Mouillage près de l’Isla de Perdiguera

 

Après le Cabo de Palos, la route s’oriente vers l’ouest, en longeant le golfe de Cartagena. Sur bâbord, d’immenses fermes marines, sur tribord, des hectares de serres, marée blanche partie à l’assaut des terres et que seules les montagnes semblent arrêter. Substrat marin, substrat terrestre, et subterfuges technologiques qui donnent une illusion d’abondance. Faut que ça produise !

 

Escale de deux jours à Mazarron, dans la marina bien sympa et pas trop chère également, pour attendre le vent d’est. Balades en ville, le long de la plage, avec la visite de la reconstitution d’une barque phénicienne qui a été trouvée tout près de la plage. L’office de tourisme propose aussi une balade jusqu’au Morro Blanco, sommet de la Sierra de las Moreras. Nous partons avec les VTT le matin, … et revenons très vite au bateau bien rincés sous une belle averse d’orage avant même d’être sortis de la ville ! Deuxième tentative l’après-midi, à zigzaguer entre deux orages, nous finissons par le risquer quand même. Le chemin qu’on suit se perd un moment, enseveli sous un remblai de serre. Vélos sous le bras, on escalade cette décharge particulière : plastiques, vieilles caisses, plants de tomates épuisés, boîtes vides de « bourdons pollinisateurs » (la part de nature nécessaire qui n’a hélas pas encore pu être remplacée par la technologie !), avant de récupérer le chemin plus loin. On ira à pied jusqu’au col, dans les ronces, doit pas être fait souvent ce chemin, pourtant il est balisé de cairns. Du col, les serres étendent leur tapis blanc, des « névés » dans la plaine …

 

 

Balade depuis Mazarron

 

Nous quittons Mazarron, cap au sud-ouest, pour faire un mouillage à Aguilas. Vue de haut, la ville a des airs de ville « du sud du sud » : maisons blanches, toits en terrasses, des bougainvillées tendus au-dessus des petites rues en pente montant vers le château. Quelques coulisseaux remplacés pour la grand’voile, nous nous préparons pour la grande étape du lendemain : 80 miles le long des côtes andalouses jusqu’à Almerimar, au-delà du Cabo de Gata et du golfe d’Almeria. Nous levons l’ancre de nuit, vers une heure du matin. Et nous sommes déjà le 19 septembre 2010…

 

Congrès de mouettes ...

 

Aguilas : ville et mouillage vus de la montée au château



15/10/2010
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