Une quarantaine à Mindelo

Une quarantaine à Mindelo …

 

 

J’avais laissé le récit le 19 janvier 2011, quand nous quittions « notre » île de Santa Luzia pour São Nicolau. Nous en sommes repartis le 27 janvier, pour finalement revenir à Mindelo au lieu de continuer directement vers les îles sous le vent. Sympathique séjour qui sera l’objet d’un autre article, mais pour une fois faisons fi de la chronologie ! Jeudi 27 janvier en fin d’après-midi donc, Sahaya retrouve le décor de la baie de Mindelo et son mouillage, qui est bien plus occupé que lorsque nous en sommes partis deux semaines plus tôt. Il nous faut viser un petit espace entre trois bateaux, ça devrait aller pour la nuit mais il faudra essayer de trouver mieux demain matin. Philippe dépose Laure et Jean-François à terre pour la soirée. Nous sommes revenus à Mindelo pour y refaire les pleins et éviter ainsi d’avoir à passer à Praia, la capitale du Cap Vert sur l’île de Santiago dont nous avons entendu plusieurs échos sur la sécurité qui laisserait à désirer (bateaux visités au mouillage même avec des personnes restées à bord, etc.). Et aussi (et surtout !) nous devons avoir une sérieuse discussion avec Jean-François avant de pouvoir envisager de continuer le voyage avec lui, d’autant qu’il y a une longue traversée ... Depuis plusieurs jours, les rapports sont tendus, ses comportements deviennent plus qu’insupportables. Le lendemain matin, malin, comme pour ne pas perdre la face, il prend les devants en nous annonçant qu’il quitte le bord, pour des raisons qui nous laissent sans voix ! Mais alors quel soulagement ! Le soir, nous savourons notre intimité retrouvée autour d’une bonne bouteille de Grenache de nos amis Christian et Bénédicte (de Las Ribos de Saint-Sernin, dans l’Aude). C’est la première fois que nous rencontrons quelqu’un qui nous laisse une telle impression et provoque une réaction de rejet a posteriori : une sorte de despote, narcissique pathologique, envahissant, exigeant, et pompeur de notre énergie. En fait nous aurions pu présager bien plus tôt de la nature foncièrement insupportable du personnage, mais quelques points communs comme la guitare, le jazz, l’hydrogéologie, et une grande insistance voire presque une supplique de sa part pour embarquer à notre bord, nous ont rendus trop tolérants. Une fois débarqué, nous apprenons qu’il était jugé insupportable par la plupart des gens l’ayant côtoyé …

 

 

Mindelo, le retour ...

 

Nous voilà revenus à Mindelo, depuis près de trois semaines maintenant. Encore un peu, et ce sera une quarantaine ? Sahaya en quarantaine, qui s’encrasse dans les eaux sales de la baie de Mindelo, prend les algues à défaut de racine … Il est notre reflet, planté dans la vase, tournant autour de son ancre au gré des vents, mais sans avancer. C’est la valse hésitation pour moi, pour nous : j’ai une proposition de poste en Inde, à Hyderabad. Et tournent les questions en farandole : poursuivre le voyage, interrompre le voyage, reprendre le voyage, expérience indienne, « engagement » pour l’eau en Inde, opportunité de développer des idées alternatives, fausse piste, quel sens au voyage, quel sens au travail, vie en mégapole, vie dans la nature, la mer, Damien, Moitessier, oser, oser vivre, vivre son rêve, rêve d’aventure, aventure en bateau, aventure indienne, dix ans de préparation pour un an de voyage, voyage inachevé, voyage quand même, voyage plus tard, voyage partout, et Philippe là-bas ? Trois ans c’est pas long, trois ans c’est long, .........

 

Drôles de journées passées en allers-retours d’annexe, à envoyer un mail, attendre une réponse, en renvoyer, cogiter, téléphoner, viser les heures ouvrables de bureau en France depuis les heures ouvrables des Cyber Cafés du Cap Vert, avec les deux heures de décalage horaire. On perd le fil, Philippe bricole un peu sur le bateau mais sans grande motivation. Il attend, on attend … quoi ? Un éclairage, une intuition … En plus, avec toutes ces cogitations, j’ai zappé le fait que mon passeport périme dans moins de six mois, et du coup la porte du Brésil se ferme … Acte manqué ??

 

Bricolage : les eternelles peintures ...

 

Et un aller de plus

 

Le marche aux poissons

 

Le coin des pecheurs

 

Et refaire les pleins ...

 

Heureusement, cette période a aussi été ponctuée de sympathiques soirées avec nos amis Sophie et Veit sur Moemoea, Anne et Sébastien sur Mougika, et aussi de nouvelles rencontres de voyageurs que nous aurons plaisir à retrouver si l’occasion se présente de l’autre côté de l’océan ou ailleurs : Nathalie et Christophe sur l’Eliane, Marie-Thérèse et Jacques sur le Maracuja Hic-Nune, et toute l’équipe haute en couleurs (ils font partie du mouvement « Rainbow ») sur Papillon.

 

Un soir sur Sahaya

 

Le parking de la residence ...

 

Le papillon rainbow

 

Jeudi 17 février 2011. Laure est remontée à bord. Le Mougika d’Anne et Sébastien a pointé son nez vers les Antilles lundi. Le « Président » de Jean Le Cam a été chargé sur un cargo hier matin. Hic-Nune a pris la route pour Santa Luzia ce matin. Il est grand temps de partir ! La coque a eu droit à un décrassage à la brosse pour enlever le plus gros de la culture sur flotteur. Nous appareillons demain, ainsi que nos amis Sophie et Veit sur Moemoea, en direction de Fogo et de Brava, les îles au sud, pour une escale avant la grande traversée …

 

Veit repare son eolienne



17/02/2011
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